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Le ligament latéral interne (LLI) de l'articulation métacarpo-phalangienne (MP) du pouce est primordial pour la stabilité de la pince pollici-digitale, c'est à dire de la pince du pouce en opposition aux doigts longs.
Le LLI peut être lésé par un mécanisme indirect appelé "valgus" ou "hyper abduction". Une des causes fréquentes est la "lésion de la dragonne": la dragonne (ou lanière) d'un bâton de ski entraîne la déformation forcée de la MP lors d'une chute. Les sports de ballon sont également pourvoyeurs de ce type de lésion "Game keeper thumb".
Les lésions de ce ligament se distinguent en 2 types principaux:
Les entorses bénignes et les entorses graves.
La distinction se fait principalement par un examen clinique précis, consistant à tester la stabilité de l'articulation TESTING MP, éventuellement réalisé sous anesthésie.
En cas de doute, des examens complémentaires peuvent être réalisés:
-La radiographie dynamique peut aider à déterminer la localisation d'une extrémité ligamentaire.
-L'échographie dynamique, réalisée par un radiologie expérimenté, peut localiser la position des extrémités ligamentaires et recherche un effet Stener.
-Les entorses bénignes - Traitement médical
Le ligament est étiré ou arraché d'une de ses insertions sur l'os métacarpien ou la première phalange du pouce, mais il existe encore une stabilité par la présence de quelques fibres persistantes sur les os et les moyens de stabilisation connectés au LLI sont encore compétents pour stabiliser l'articulation en opposition du pouce.
De plus, le ligament garde une possibilité de cicatrisation car il ne sort pas de sa logette dont le toît est la dossière de l'adducteur du pouce qui correspond à un auvent aponévrotique couvrant l'articulation MP.
Parfois, c'est un petit fragment osseux qui est arraché de la base de la phalange. La situation du fragment osseux détermine la position exacte de l'extrémité du ligament après son arrachement.
Le traitement est orthopédique dans ce cas et nécessite une immobilisation qui peut varier de 3 à 6 semaines avec une rééducation du pouce dans les suites pour retrouver une mobilité satisfaisante.
Il n'est pas rare que des douleurs séquellaires persistent quelques semaines malgré la cicatrisation du ligament.
-Les entorses graves - Traitement chirurgical
Le LLI et les autres éléments stabilisateurs ne sont plus compétents pour assurer la stabilité du pouce en opposition.
En cas d'hyperlaxité constatée ou en cas d'effet Stener, le traitement chirurgical en urgence ou en urgence différée (dans le courant de la première semaine post traumatique idéalement) consistera à la réparation du LLI.
Testing après réparation ligamentaire
- Les lésions chroniques - Traitement chirurgical
En cas de lésion chronique, c'est à dire sans possibilité de réparation du ligament après une lésion passée inaperçue, les techniques de réparation chirurgicale dépendent de la qualité de l'articulation métacarpophlangienne.
En effet, en l'absence d'arthrose métacarpophalangienne, le traitement de stabilisation de l'articulation consiste en une ligamentoplastie à l'aide d'un tendon "accessoire" (long palmaire, extenseur propre du 2e doigt, bandelette de long abducteur du pouce, hémi-fléchisseur radial du carpe...).
Cette intervention est stabilisatrice et est souvent plus enraidissante qu'une réparation primaire du ligament en urgence ou en urgence différée.
Temps opératoires - Ligamentoplastie
Testing après ligamentoplastie
En cas d'arthrose associée, sur des lésions évoluant depuis plusieurs mois ou années, il est souvent nécessaire de stabiliser définitivement en position de légère flexion l'articulation par une arthrodèse. Cette intervention est palliative.
Celle-ci peut-être réalisée à l'aide de différents types de montage (ostéosynthèse) selon les habitudes du chirurgien.
Cette perte définitive de mobilité est compensée partiellement par la mobilité des articulation sus- et sous-jacentes (interphalangienne du pouce, trapézo-métacarpienne).
Lorsque la consolidation de la fusion osseuse est acquide, elle permet une sédation définitive des douleurs et la récupération d'une force satisfaisante de la prise pollici-digitale.